Formation de premier secours
Les 24 et 25 septembre derniers, Base Camp a organisé une formation approfondie et certifiante de secourisme en haute montagne pour ses guides. Chapeautée par Maurice Duchène, président de l’association ICE Himalaya, cette formation fut conduite par le docteur Prunier et des sapeurs-pompiers et secouristes de la Fédération Française de Sauvetage et de Secourisme.
Au programme : formation aux premiers secours (étouffement, coupures, malaises…) mais aussi formation médicale spécifique à la haute montagne (utilisation de caissons, immobilisation d’un blessé) et bien sûr formation approfondie sur le mal aiguë de montagne (MAM).
Cette formation garantie donc que nos guides sont à même de porter tous les gestes de premiers secours et ont les compétences nécessaires au bon encadrement médical d’un séjour en haute montagne.
« Pourquoi partir avec un guide ? Y a-t-il une valeur ajoutée ? »
En plus de connaître le terrain, de parler népalais, de s’occuper de toute la logistique sur place et de constituer un agréable compagnon de voyage, votre guide est aussi et surtout celui qui est responsable de votre sécurité et de votre bien-être... et qui parfois peut vous sauver la vie. Le mal aigu des montagnes (MAM) souvent appelé mal d'altitude, constitue la grande inconnue d'un trekking en haute montagne. Il résulte de la difficulté d'une personne à s'adapter aux conditions changeantes provoquées par un gain trop rapide d'altitude. Les guides sont là, en premier lieu, pour éviter que vous soyez touché par ce mal des montagnes : en s’assurant que la montée se fasse progressivement, en imposant un rythme lent (quitte à freiner les plus pressés), en vous rappelant très souvent de boire de l’eau, en imposant des pauses régulièrement, mais aussi en organisant des petites marches d’acclimatation une fois que vous êtes arrivés là où vous devez passer la nuit.
Le mal des montagnes peut toucher tout le monde, à toutes les altitudes ; et bien souvent la seule chose à faire est de redescendre, de renoncer à son expédition. Mais bien souvent aussi, vous n’êtes pas la personne la plus à même pour prendre la décision de renoncer au cours du trek dont vous avez rêvé et que vous avez préparé depuis longtemps car une des conséquences de l’altitude est qu’elle altère nos capacités de réflexion. Le guide est non seulement la personne qui va prendre cette décision difficile – en général en collaboration avec le bureau de Base Camp à Katmandou mais aussi celui qui va se charger d’organiser cette descente.
Par ailleurs, en cas d’aléa climatique, l’histoire a tristement montré que les premiers touchés sont les voyageurs solitaires. Retour sur l’épisode dramatique d’octobre 2014 à Thorong La Pass avec le témoignage de Pouré Gurung, guide de Base Camp Trek:
« La veille, nous avons dormi comme d’habitude au camp avancé, High Camp, à 4800 m au pied du col du Thorong après une bonne acclimatation de 2 jours à Manang.
Ce matin-là, certains groupes partirent très tôt mais nous avons trainé un peu car j’étais préoccupé par la météo. Il neigeait, le ciel était menaçant mais j’ai estimé que les conditions n’étaient pas suffisamment mauvaises pour justifier auprès de mes clients de redescendre. A 6 :30 h nous avons attaqué la montée vers le col que nous avons atteint vers 9 :30 h.
Dès les premiers lacets, beaucoup de marcheurs, mal équipés, visiblement peu acclimatés et souvent sans guide souffraient déjà du froid et semblaient incapables de monter.
Les groupes s’effilochaient dangereusement et lorsque vers 8 :00 h un vent glacé s’est levé, la neige se fit plus intense et la visibilité déjà réduite devint quasi nulle : jour blanc.
Au col, à 5400 m d’altitude, la situation se détériora encore. Des marcheurs épuisés cherchaient leur guide, des porteurs transits tentaient de s’abriter tant bien que mal sous des bâches, des groupes tentaient de se réchauffer en se serrant les uns contre les autres, beaucoup de marcheurs étaient assis, hagards dans la neige, hébétés par le mal d’altitude et incapables de décider entre rester sur place ou descendre.
La descente fut un enfer. On n’y voyait absolument rien et toute trace de chemin avait disparu. Heureusement je connais bien ce trek et je me laissais guider par mon intuition car je n’avais plus d’autres repères. Parfois des plaques à vent se déclenchaient sous nos pieds, emportant sur quelques mètres des trekkeurs épuisés. Après 12 heures de marche, nous avons fini par rallier Muktinath et Jarkhot, sains et saufs, avec une cohorte de près de 80 personnes qui s’étaient progressivement greffées à notre petite cordée. Mais beaucoup sont restés sur les pentes du col du Thorong en ce jour fatal d’octobre pour ce qui aurait dû être un des plus beaux jours de leur vie. Trop de gens oublient qu’il faut toujours être humble face à la montagne…»
Les guides de trek sont par essence des gens de la montagne, ils connaissent donc cet environnement même si cette connaissance est souvent plus intuitive que livresque et qu’ils partent généralement dans leur propre région. Ils sont aussi habitués à lire les nuages, le vent, la neige … C’est eux qui décideront à quelle heure il faut partir le matin pour éviter le vent au maximum, où s’arrêter le midi … pour que tout se passe au mieux.
Tous nos guides reçoivent chaque année une formation avant la saison pour actualiser leurs connaissances, pour votre sécurité. Partir avec un guide n’est pas un luxe, et si de plus en plus de touristes font le choix de partir en solo, mais il faut savoir que les Himalayas sont les montagnes les plus hautes du monde, que le climat y est particulier. C’est un environnement sublime mais inhospitalier et dangereux, il faut non seulement connaître le terrain mais aussi se connaître soi-même.
Tous les participants ont reçu à l’issue de ces quelques jours un certificat d’aptitude, remis par Mr Arnaud Champy, représentant de l’ambassadeur de France au Népal et le docteur Prunier.
Nous remercions et félicitons nos guides pour leur assiduité, les animateurs pour leur excellent travail et tout ce qu’ils nous ont apporté, Monsieur l’Ambassadeur de France et Monsieur Champy pour leur soutien et toute l’équipe de Base Camp qui a veillée au bon déroulement de cette formation et qui veille aussi toute l’année à ce que chaque voyage au Népal, chaque trek, soit pour nos clients une expérience unique.
Mathilde
Stagiare 2019
Au programme : formation aux premiers secours (étouffement, coupures, malaises…) mais aussi formation médicale spécifique à la haute montagne (utilisation de caissons, immobilisation d’un blessé) et bien sûr formation approfondie sur le mal aiguë de montagne (MAM).
Cette formation garantie donc que nos guides sont à même de porter tous les gestes de premiers secours et ont les compétences nécessaires au bon encadrement médical d’un séjour en haute montagne.
« Pourquoi partir avec un guide ? Y a-t-il une valeur ajoutée ? »
En plus de connaître le terrain, de parler népalais, de s’occuper de toute la logistique sur place et de constituer un agréable compagnon de voyage, votre guide est aussi et surtout celui qui est responsable de votre sécurité et de votre bien-être... et qui parfois peut vous sauver la vie. Le mal aigu des montagnes (MAM) souvent appelé mal d'altitude, constitue la grande inconnue d'un trekking en haute montagne. Il résulte de la difficulté d'une personne à s'adapter aux conditions changeantes provoquées par un gain trop rapide d'altitude. Les guides sont là, en premier lieu, pour éviter que vous soyez touché par ce mal des montagnes : en s’assurant que la montée se fasse progressivement, en imposant un rythme lent (quitte à freiner les plus pressés), en vous rappelant très souvent de boire de l’eau, en imposant des pauses régulièrement, mais aussi en organisant des petites marches d’acclimatation une fois que vous êtes arrivés là où vous devez passer la nuit.
Le mal des montagnes peut toucher tout le monde, à toutes les altitudes ; et bien souvent la seule chose à faire est de redescendre, de renoncer à son expédition. Mais bien souvent aussi, vous n’êtes pas la personne la plus à même pour prendre la décision de renoncer au cours du trek dont vous avez rêvé et que vous avez préparé depuis longtemps car une des conséquences de l’altitude est qu’elle altère nos capacités de réflexion. Le guide est non seulement la personne qui va prendre cette décision difficile – en général en collaboration avec le bureau de Base Camp à Katmandou mais aussi celui qui va se charger d’organiser cette descente.
Par ailleurs, en cas d’aléa climatique, l’histoire a tristement montré que les premiers touchés sont les voyageurs solitaires. Retour sur l’épisode dramatique d’octobre 2014 à Thorong La Pass avec le témoignage de Pouré Gurung, guide de Base Camp Trek:
« La veille, nous avons dormi comme d’habitude au camp avancé, High Camp, à 4800 m au pied du col du Thorong après une bonne acclimatation de 2 jours à Manang.
Ce matin-là, certains groupes partirent très tôt mais nous avons trainé un peu car j’étais préoccupé par la météo. Il neigeait, le ciel était menaçant mais j’ai estimé que les conditions n’étaient pas suffisamment mauvaises pour justifier auprès de mes clients de redescendre. A 6 :30 h nous avons attaqué la montée vers le col que nous avons atteint vers 9 :30 h.
Dès les premiers lacets, beaucoup de marcheurs, mal équipés, visiblement peu acclimatés et souvent sans guide souffraient déjà du froid et semblaient incapables de monter.
Les groupes s’effilochaient dangereusement et lorsque vers 8 :00 h un vent glacé s’est levé, la neige se fit plus intense et la visibilité déjà réduite devint quasi nulle : jour blanc.
Au col, à 5400 m d’altitude, la situation se détériora encore. Des marcheurs épuisés cherchaient leur guide, des porteurs transits tentaient de s’abriter tant bien que mal sous des bâches, des groupes tentaient de se réchauffer en se serrant les uns contre les autres, beaucoup de marcheurs étaient assis, hagards dans la neige, hébétés par le mal d’altitude et incapables de décider entre rester sur place ou descendre.
La descente fut un enfer. On n’y voyait absolument rien et toute trace de chemin avait disparu. Heureusement je connais bien ce trek et je me laissais guider par mon intuition car je n’avais plus d’autres repères. Parfois des plaques à vent se déclenchaient sous nos pieds, emportant sur quelques mètres des trekkeurs épuisés. Après 12 heures de marche, nous avons fini par rallier Muktinath et Jarkhot, sains et saufs, avec une cohorte de près de 80 personnes qui s’étaient progressivement greffées à notre petite cordée. Mais beaucoup sont restés sur les pentes du col du Thorong en ce jour fatal d’octobre pour ce qui aurait dû être un des plus beaux jours de leur vie. Trop de gens oublient qu’il faut toujours être humble face à la montagne…»
Les guides de trek sont par essence des gens de la montagne, ils connaissent donc cet environnement même si cette connaissance est souvent plus intuitive que livresque et qu’ils partent généralement dans leur propre région. Ils sont aussi habitués à lire les nuages, le vent, la neige … C’est eux qui décideront à quelle heure il faut partir le matin pour éviter le vent au maximum, où s’arrêter le midi … pour que tout se passe au mieux.
Tous nos guides reçoivent chaque année une formation avant la saison pour actualiser leurs connaissances, pour votre sécurité. Partir avec un guide n’est pas un luxe, et si de plus en plus de touristes font le choix de partir en solo, mais il faut savoir que les Himalayas sont les montagnes les plus hautes du monde, que le climat y est particulier. C’est un environnement sublime mais inhospitalier et dangereux, il faut non seulement connaître le terrain mais aussi se connaître soi-même.
Tous les participants ont reçu à l’issue de ces quelques jours un certificat d’aptitude, remis par Mr Arnaud Champy, représentant de l’ambassadeur de France au Népal et le docteur Prunier.
Nous remercions et félicitons nos guides pour leur assiduité, les animateurs pour leur excellent travail et tout ce qu’ils nous ont apporté, Monsieur l’Ambassadeur de France et Monsieur Champy pour leur soutien et toute l’équipe de Base Camp qui a veillée au bon déroulement de cette formation et qui veille aussi toute l’année à ce que chaque voyage au Népal, chaque trek, soit pour nos clients une expérience unique.
Mathilde
Stagiare 2019